Un public sans voix devant "The Artist".

07/03/2012 15:47

Depuis sa sortie dans les salles de cinéma fin 2011, « The Artist » enchaîne les récompenses. Après les Goldens Globes et en attendant les Oscars et les Césars, le film a triomphé aux Bafta Awards. Ce long-métrage muet de Michel Hazanavicus et reparti avec sept trophées : meilleur film, meilleur acteur, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure musique originale, meilleurs costumes et meilleure photographie. Retour sur l’un des plus grands succès cinématographiques des ces dernières années.

   Hollywood, 1927. Georges Valentin (incarné par Jean Dujardin) multiplie les films et les succès. Il est devenu un modèle du cinéma muet. Pourtant, l’arrivée des films parlant va tout bouleverser. Ce long-métrage raconte l’histoire du destin croisé de Georges et Peppy Miller (incarnée par Bérénice Bejo), jeune figurante et vedette du cinéma parlant et comment la célébrité, l’orgueil et l’argent peuvent être autant d’obstacles à une histoire d’amour.

   Bien qu’aujourd’hui tout le monde ne jure que par la 3D et les nouvelles technologies numériques, Michel Hazanavicus, et à travers « The Artist », relance les films muets en noir et blanc. Un style que l’on croyait mort depuis longtemps et qui refait surface des dizaines d’années plus tard. Durant près de deux heures, on n’entend aucun des acteurs parler. Toutefois, les différentes musiques jouées traduisent bien les émotions et les situations dans lesquelles se trouvent les personnages : calmes et romantiques lors des rencontres amoureuses de Georges et Peppy, plus fortes et au rythme rapide quand il s’agit d’actions successives et importantes. Des symphonies signées des plus grands musiciens ou encore des chansons que l’on fredonne quotidiennement. Bref, un choix musical bien au-delà des mots. Et même si certaines phrases sont parfois écrites pour aider le spectateur à mieux comprendre le déroulement de l’histoire, le silence reste d’or. N’empêche qu’en voulant rendre l’histoire toujours plus claire, Jean Dujardin et Bérénice Béjo se sont parfois retrouvés dans des situations de sur-jeu, que ce soit au niveau de leurs mouvements ou même de l’expression de leurs sentiments.

   Mais, malgré tout, rien ne semble arrêter ces deux artistes qui font la une des magazines et des journaux depuis plusieurs semaines et qui remportent tous les awards sur leur passage.

   « The Artist », ce film romantique accompagné d’un zeste d’humour est aujourd’hui vu comme un hommage que rend Michel Hazanavicus à Charlie Chaplin et à ses œuvres « Les Lumières de la ville » et « Les Temps modernes », derniers films muets sortis en plein essor du parlant.

   Ce grand succès du style muet et sans couleurs aurait-il interpelé certains scénaristes et réalisateurs ? Les prochains mois nous le diront.

(Janine Badro.) 

 

 

Commentaires.

Aucun message nʼ a été trouvé.

Nouveau commentaire